Les voitures autonomes soulèvent-elles de nouveaux défis ?

Les voitures autonomes sont-elles problématiques ?

Quelques années plus tôt, la voiture autonome appartenait au domaine de la science-fiction. Aujourd’hui, elle circule déjà sur certaines routes, soumise à des batteries de tests et auscultée par une multitude d’études. Pourtant, derrière cette avancée technologique se cache une réalité moins reluisante : la question de la responsabilité en cas d’accident ou de choix moral. Les fabricants, conscients des enjeux, préfèreraient éviter de porter ce fardeau. Avant d’imaginer ces véhicules dans notre quotidien, mieux vaut regarder en face les dilemmes qu’ils charrient.

L’éthique installée côté passager

L’expérience Moral Machine expose le casse-tête posé par les décisions à prendre à bord des voitures sans conducteur. Que faire lorsque, en situation d’urgence, un algorithme doit arbitrer entre une fillette et une personne âgée ? Que décider face à un animal sur la chaussée ? Si la majorité des participants favorisent souvent la jeunesse ou l’espèce humaine, ces réponses révèlent surtout la difficulté de déléguer une telle charge morale à une machine. Un extrait mérite qu’on s’y attarde : pour ce dilemme serait donc la responsabilité.

Il s’agit là d’un problème qui ne s’évapore pas avec les avancées logicielles. Voyons, plus concrètement, ce qui coince dans le fonctionnement actuel des véhicules sans conducteur :

  • Incapacité de la voiture autonome à donner du sens aux situations : là où un humain hésiterait ou tiendrait compte d’éléments qu’aucun capteur ne peut saisir, la logique froide de l’algorithme tranche sans considération émotionnelle.
  • Les concepteurs de ces technologies préfèrent rester en retrait dès qu’il s’agit de porter le poids juridique ou moral des choix de leur intelligence artificielle.

Le brouillard de la responsabilité freine la commercialisation

Visualisons une scène simple : sur une route de nuit, un obstacle surgit. La voiture sans pilote pile, calcule chaque mouvement. Pourtant, impossible d’anticiper à la perfection le résultat de ce freinage d’urgence. Si un accident survient, impossible d’identifier clairement celui qui doit répondre de la situation : le fabricant, l’utilisateur, le développeur du logiciel ? Ce flou arrange beaucoup de monde. Tant qu’aucune règle claire n’est posée, l’industrie avance masquée, sans jamais vraiment prendre les devants. La vraie question, bien plus encore que la prouesse technique, reste pourtant sur la table : qui endossera la responsabilité ? Tant que personne n’ose trancher, la voiture autonome attendra, moteur allumé, que la société ose enfin prendre le volant, et les risques qui vont avec.

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